A Puerto Williams, nous allons découvrir son petit port de plaisance et son bateau légendaire, le Micalvi, une masse sombre, rouillée et échouée servant d’amarre à des voiliers de plaisance pour les marins du grand Sud.

Aujourd’hui, c’est un bar… malheureusement fermé

En touchant le fond, le Micalvi échoué a pris une légère gîte sur tribord.
C’est le charme du Micalvi, le sol du bar est en pente … tant que l’on n’a rien bu.

C’est une longue épopée…

Le vaillant navire commença sa carrière comme bâtiment de commerce sur le Rhin.

Pendant la première guerre mondiale la puissante Allemagne l’envoya livrer armes et munitions au Chili.

Puis, il entame une nouvelle vie, toute dédiée au service des canaux de Terre de Feu et de Patagonie.  Le Micalvi parcourt sans relâche les fjords sauvages et froids, le Golfe de Peñas, violent et meurtrier, et les derniers refuges des indiens presque décimés.

La lourde coque d’acier riveté est bien adaptée aux rudesses du climat fuégien. Le Micalvi ravitaille les groupes isolés, surveille pêcheurs et chasseurs, transporte les troupes et offre les services du médecin du bord.

Le bateau devient mythe. Il est lien et présence. Il est indispensable aux habitants de ces îles austères balayées par le vent.

Le Micalvi voit avec tristesse la décadence puis la disparition des derniers indiens Kaweskars.

Réduits à l’état de mendiants de la mer, rongés par l´alcoolisme et les maladies, ils sont recueillis par le navire et conduits vers leur dernier campement : Puerto Eden plus au nord.

A la fin des années cinquante, après tant de services rendus et de missions menées à bien, le bateau prend sa retraite.

L’envoyer à la casse ? Le couler ? L’oublier définitivement ? Les gens de mer sont superstitieux : une telle solution ne manquerait pas de porter malheur.

Le Micalvi sera échoué et deviendra un bar dans le port le plus austral du monde ! La nouvelle petite cité de Puerto Williams manque d´infrastructures, le bateau remplira parfaitement ce nouveau rôle !

Dans la timonerie naît bientôt un bar au zinc convivial et accueillant. D’abord peuplé de militaires, ils doivent bientôt laisser la place à des arrivants d’un autre acabit : « les gitans voileux du sud » de nouveaux aventuriers.

Un bar légendaire : Plutôt français, grands buveurs et forts en gueule, les aventuriers s’approprient ces murs couverts de fanions et d’héroïques photographies.

 

Puerto Williams

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